L’hospitalité donnée aux pèlerins de Saint-Jacques

Voici le témoignage d’André, du Gîte pèlerin Hospitalet Saint-Jacques à Aire-sur-l’Adour, paru dans le bulletin Camino n°105 de mai 2011. Ce très beau texte nous rappelle le sens de l’hospitalité, et la valeur de celle-ci tant pour l’hospitalier que pour le pèlerin.

Les pèlerins d'Emmaüs

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Donner l’Hospitalité va au-delà de l’accueil. Donner l’Hospitalité, c’est recevoir dans sa maison et prendre soin, au sens large du terme, de celle, de celui qui marche vers Compostelle. Des ordres monastiques, des ordres de chevalerie hospitaliers se sont voués uniquement à cela, c’est dire l’importance de l’Hospitalité. Les racines et le fondement de l’Hospitalité sur le chemin sont spirituels, ce qui lui donne des dimensions particulières. Cela implique une dimension de compassion à la souffrance physique, morale, spirituelle, des pèlerins et essayer de tout faire pour la soulager dans la discrétion.

Cela implique une dimension de respect des pèlerins, pas seulement en tant que personne, mais aussi pour leur identité de pèlerin. Recevoir les pèlerins dans une maison propre est un exemple de ce respect. Cela implique une dimension d’accompagnement, de partage, le temps d’une après-midi, d’une soirée, d’un instant. Cela implique une dimension de fraternité en saint Jacques. Elle unit tous les pèlerins. Elle unit ceux qui donnent l’Hospitalité et ceux qui la reçoivent. Cela implique une dimension d’écoute, un temps pris pour cette écoute. Cela implique une attention toute particulière envers celles et ceux qui font le pèlerinage avec peu de moyens matériels. Envers celles et ceux qui portent une souffrance. Envers celles et ceux qui portent une attente, qui sont en quête de… Ces pèlerines et ces pèlerins doivent être toute la motivation, la première raison d’être d’une maison qui donne l’Hospitalité. Cela implique une dimension de détachement dans la durée.

Le pèlerin ne fait que passer. Mais l’attachement doit être renouvelé chaque jour quelques heures pour celle ou celui qui se repose dans notre maison avant de repartir vers Compostelle.

Cela implique une vigilance, un discernement du pèlerin pour qu’il soit considéré comme un pèlerin et non comme un client. Cela implique la dimension du don. Le reste, sans le demander et en quantité, nous est donné par surcroît.

Donner l’hospitalité aux pèlerins, c’est une voie qui chaque jour nous mène à la Rencontre. L’Hospitalité cela se donne. L’Hospitalité cela se reçoit.

Veillons à ce que l’Hospitalité reste un don pour ceux qui la donnent. Qu’elle soit reçue comme tel par les pèlerins et que de là naisse un partage. Cela se suffit en soi.

André, Gîte Pèlerin Hospitalet Saint-Jacques (Aire sur l’Adour), www.saintjacques-hospitalet.fr

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