CAMINO
N° 130 JUIN 2013
bulletinCamino@aol.com
" Tous les chemins mènent à Compostelle. "
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Il vous manque un bulletin Camino ?
Téléchargez-le (gratuitement bien sûr) sur le site suivant :
www.chemin-compostelle.fr/camino/
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Retrouvez Camino sur http://www.tendanceouest.com/articles-actualite-tendance-confidences.html
Le dimanche 9 juin 2013 à partir de 9 h sur internet à l’adresse ci-dessus. Durée 1 heure.
Compostelle ? Qu’en reste-il ? Mythe ou réalité ? Le pèlerinage en France, en Espagne
Possibilité de gagner gratuitement le guide de la Via de la Plata (Séville – Santiago)
Retrouvez cette émission sur le blog Lepère Editions à partir du 10 juin 2013.
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Bonjour.
Partie du Puy en Velay en septembre 2007, arrivée à Santiago en mai 2011, j’ai eu le bonheur de « faire » le Camino Francès (en plusieurs étapes malheureusement). Je voudrais répondre à Alain Quillet (article dans le Bulletin de février). Je le trouve profondément injuste envers le Chemin espagnol. Heureusement qu’on ne trouve pas le long de ce beau chemin sauvage des boutiques pour acheter couvertures, produits divers et variés dont nous sommes saturés. Parler d’accueils « purement commerciaux », c’est généraliser à outrance ; sur notre chemin nous (j’étais avec une amie) n’avons rencontré que gentillesse et accueil chaleureux dans la majorité des cas. Nous ne sommes allées que dans les gîtes paroissiaux ou municipaux, des plus modestes (Belorado, Bercianos) aux plus modernes (St Domingo de la Calzada) en passant par le dortoir immense de Roncevaux. Que de merveilleux souvenirs de belles rencontres ! Quant à déclarer que les « monuments à visiter sont inexistants » je suis très surprise de cette affirmation, certes les petites églises sont souvent fermées, mais on peut visiter la plupart des grandes églises qui sont magnifiques et il y en a des quantités. Voilà mon petit témoignage. Ultreïa !
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Qu’il est pénible de lire le récit de certains marcheurs… Que de critiques, de plaintes… Que d’exigences !
Si ma première réaction est la colère la suivante est de plaindre sincèrement ceux qui ne comprennent pas que pour réussir son chemin il faut s’oublier, se défaire de ses habitudes, de sa recherche du bien pour soi, du mieux, se satisfaire d’un toit, d’une porte ouverte plutôt que de faire une fixation sur le manque de couvertures… pitié ! Portez un duvet !!! et pensez à cette petite phrase "j’étais triste parce que je n’avais pas de souliers jusqu’à ce que je rencontre quelqu’un qui n’avait pas de pied…" Une idée pour votre petit confort… dormez tout habillé, c’est courant !
Dominique (2 fois le Puy – Compostelle et via de la plata)
Dominique Moulin Bernard
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Bonjour Camino,
depuis bientôt 10 ans, je lis chaque mois avec attention et plaisir votre journal. Continuez ! J’ai eu l’immense chance et bonheur de pouvoir pèleriner seule pour un aller de chez moi jusqu’à Muxia et un retour de Porto jusqu’à chez moi (Annecy) pour faire comme les anciens pèlerins pauvres qui n’avaient pas d’autre moyen de locomotion que leurs pieds. J’ai fait aussi comme les Rois Mages : je ne suis pas revenue par le même chemin. Chemin de Joie par les rencontres et les merveilles de la Création. Partie pour semer des graines de Paix dans le coeur de tous ceux que je rencontrais sur ou au bord du Chemin, j’espère qu’elles germeront sous le Souffle de l’esprit Saint. Amitié d’une pèlerine, Monique…
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Bonjour.
Encore merci pour votre fidèle bulletin et félicitations pour cette progéniture de 19000 abonnés ! Même si c’est plus lourd à porter qu’un sac trop lesté de pèlerin débutant, j’espère que vous aurez le courage de continuer longtemps. Dans votre livraison de novembre, vous signalez une rencontre, – à laquelle je n’ai aucune chance de participer, étant trop loin de Vendôme, – autour de Manon Moreau, en qui je salue fraternellement une consoeur pèlerine. Elle ne me connaît pas, mais je la connais un peu pour avoir lu son roman, il y a quelques semaines. Sans avoir aucun autre intérêt dans l’affaire que d’inciter d’autres pèlerins à plonger dans la grâce de son "Vestibule des causes perdues" (Éd. Delphine Montalant), je voudrais dire tout le plaisir qu’il m’a donné.
J’ai été d’abord désarçonné par son style si loin de l’académique, une phrase qui fonce avec le dynamisme désordonné qui fuse dans la tête de ses pèlerins. Mais j’ai aimé retrouver une vraie pèlerine. Pas de doute qu’elle ait réellement fait le chemin, il y a des détails qui ne trompent pas : ah ! Grâce à elle, j’ai revu les tortues dans le bassin du gîte de Cizur Menor ! Si Manon Moreau n’est pas une mystique (ça, je n’en sais rien), son roman ne l’est pas, c’est sûr, mais il déborde d’humanité. Et même de plein d’humanités (au pluriel) ! Car ce n’est pas seulement Manon Moreau qu’on suit au long des pages, mais dix pèlerins hétéroclites, dans la peau desquels elle s’est glissée comme un poisson dans l’eau, dix éclopés de la vie comme nous avons pu en être ou connaître sur le Chemin, qui deviennent magnifiques dans la fraternité du pèlerinage. Merci, Manon, de nous redire qu’il n’y a pas de causes perdues !
Gérard Billon billongerard@orange.fr
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La rédaction a aimé ce roman
« Depuis que Lauraine l’a quitté, Alexandre n’a plus goût à rien. Lorsqu’il apprend qu’elle est partie rejoindre un homme à Marseille, il décide de tout abandonner pour aller la retrouver. A pied. De Paris à Marseille, le trajet du jeune homme prend des allures de voyage initiatique. Il croise dans son périple de nombreux pèlerins se dirigeant vers Saint-Jacques-de-Compostelle, mais aussi un musicien serbe et la troupe d’un cirque à la dérive. Alexandre s’adonne aux joies de la marche, du bivouac et des nuits passées dans les gîtes. Au terme de nombreuses péripéties, notre héros débarque à Marseille. Dans les rues de la Cité Phocéenne, l’aventure continue…
A la fois roman d’amour et récit de voyage, "Le temps d’arriver" raconte l’histoire d’un homme bien décidé à transformer un chagrin d’amour en une aventure humaine. »
« Avec une dernière partie dont le style est plus maîtrisé qu’au départ, "Le temps d’arriver"
est effectivement un joli roman en forme « d’aventure de la route ». Il en reste l’odeur de la
terre humide, deux-trois gouttes de sueur, une ampoule au pied et quelques fourmis dans
les jambes, ni plus ni moins. »
Source : http://www.culturopoing.com/Livres/Aurelien+Manya+Le+temps+d+arriver+-5431
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Marcher sur d’autres chemins de pèlerinage
Pèlerin vient de publier un nouveau hors-série intitulé « Marcher sur de nouveaux chemins ». Vingt itinéraires de pèlerinage y sont détaillés et abondamment illustrés, parmi lesquels : les quatre voies jacquaires traditionnelles, deux voies jacquaires moins connues (celles du Piémont pyrénéen et de Rocamadour), les chemins du Mont-Saint-Michel, de Saint-Martin, de Saint-Gilles, le Tro-Breiz, et la route de Vézelay à Assise. Avec également des témoignages de marcheurs sur ces différentes voies, et un entretien avec Jean-Christophe Rufin qui vient de publier un récit sur le Camino del Norte. En cadeau, une carte Michelin indiquant les tracés de ces chemins pour rêver avant de prendre la route !
En vente en kiosques et maisons de la presse jusqu’au début du mois de juin.
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"J’aimerais connaître l’expérience de personnes qui auraient marché entre Ponférada et Santiago, et même Fisterra, pendant la deuxième quinzaine d’octobre. Fait-il froid comme on me l’a dit à cette période de l’année, pleut-il beaucoup ? Vaut-il mieux attendre le printemps pour faire cette dernière étape vers St Jacques ? Merci."
benoliel.pascal@neuf.fr
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VENDS GITE D’ETAPE A ANGLES (TARN) SITUE SUR CHEMIN DE COMPOSTELLE/ VOIE D’ARLES
(Le gîte reste ouvert et continue l’accueil des pèlerins et randonneurs tout le temps de la mise en vente)
Renseignement : Callet Nicole Tél : 05 63 50 39 86 / 06 75 21 18 85.
Gîte déjà référencé dans de nombreux guides
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SESSION DE FORMATION A L’HOSPITALITE
Pour la sixième année consécutive, la commission hospitalité de la région Rhône-Alpes des Amis de Saint Jacques a organisé, début Avril 2013, une session de préparation pour les nouveaux hospitaliers. 31 personnes ont participé à cette session. 22 autres personnes ont souhaité s’inscrire, mais cela n’a pas été possible compte tenu de nos capacités d’accueil et de la possibilité de travail en groupe. Dommage ! Mais cela nous incitera à bâtir – peut-être -, pour 2014, deux sessions…
16 femmes, 15 hommes.
16 personnes de la région Rhône-Alpes ; 15 personnes venant d’autres régions
20 personnes se destinant à être hospitalières au Puy en Velay,
11 dans d’autres lieux d’accueil
Cette session est bâtie autour de 5 pôles :
° Les caractéristiques du gite « idéal » ; les tâches, les fonctions, les attitudes et comportements de l’hospitalier-e-.Travail essentiellement interactif en grand groupe, demi groupes, petits groupes.
° L’histoire de l’hospitalité.
° Le patrimoine du Puy en Velay (histoires, légendes, Cathédrale, Cloître…).
° Réflexion/méditation sur « Jésus et l’accueil », « Jésus et l’écoute ».
° Les aspects pratiques du relais pèlerin Saint Jacques au Puy en Velay.
Pendant l’été, de nombreux lieux d’accueil recherchent des hospitaliers. Consultez régulièrement le site amis-st-jacques.org, blog Hospitalité
alain.barbault@free.fr
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Avec le Carrix® votre dos a aussi le droit d’être en vacances
Ce chariot d’aide au portage vous soulage des ¾ du poids du sac, tiré avec un
harnais souple n’entravant pas votre locomotion. Pliable en deux minutes, léger, il est facile à transporter dans un coffre de voiture, en bus, en avion, ou en train.
Il vous permettra plus d’autonomie en transportant vous même votre bagage.
Acteur de la mobilité douce, des milliers de pèlerin(e)s depuis dix années ont adopté le Carrix® Informations sur le site : http://www.carrix.ch
http://picasaweb.google.com/112852352135595860303/LeChariotDeRandonnee
OuBrouetteCarrixSurLesCheminsDeSaintJacquesDeCompostelle
Locations et ventes : http://www.pierreschmitt.com/locarrix/
http://www.sports-aventure.fr/location-carrix,fr,8,31.cfm
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Le chariot de portage Carrix |
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Tout est une question de clairvoyance et de finesse ….
Je suis aussi hospitalero voluntario depuis plusieurs années. D’accord avec l’ensemble de réflexions de Marcel, c’est
effectivement le comportement que nous somme sensés avoir lorsque l’on tient une albergue, sauf en ce qui concerne le portage des sacs ; en effet l’important pour moi c’est que le pèlerin ait effectué son étape en MARCHANT, le poids de son sac ne m’intéresse pas, je n’ai pas à juger si son corps est apte à porter du poids, je lui demande sa credenciale et non son carnet de santé ; rappelle-toi, on nous a appris qu’il faut agir "con buen sentido".
Je pars demain avec un groupe : une marcheuse a une grave maladie, une autre une prothèse de hanche, encore une autre une prothèse totale du genou et nous aurons "un coche de apoyo", mais ils MARCHERONT TOUS LES JOURS avec un petit sac, je ne m’en cacherai pas auprès des hospitaliers et cela va bien se passer, comme l’année dernière : " buen sentido".
Un jour 4 Italiens arrivent, je remarque plus tard dans la soirée une voiture italienne garée à l’entrée du village (Foncebadon), ils m’expliquent que leur copain a un cancer, il marche par intermittence, ils se relayent au volant, aurais-je dû les refuser ? l’aurais-tu fait ? : " buen sentido". Se hace el Camino al andar, en MARCHANT. Dans quelques jours j’aurais certainement, cette année aussi, ce genre de dilemme et j’essayerai d’agir toujours " con buen sentido" Juanito aspirotjl@orange.fr
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Merci à Marie Gesthem pour son article paru dans le Camino de Mai 2013. L’article de février 2013 (p 4) dû à un de ces éternels grincheux m’avait laissé plus que perplexe : fatigué, ulcéré presque. Cela fait 14 ans que mon épouse et moi sommes hospitaliers bénévoles dans différents accueils chrétiens (Lectoure, accueil paroissial de Saint Jean Pied de Port notamment). Nous pouvons témoigner, malgré tous les risques d’abus, dérapages, petites dérives, de la richesse des rencontres avec tous ces pèlerins en quête de quelque chose, qu’ils soient croyants ou pas.
Pas de couvertures dans les gites, inconfort, promiscuité, manque de spiritualité, quelle importance ! Les quelques râleurs (90% de Français, surtout des personnes qui en sont à 3, 5, 6 chemins…) feraient mieux de se laisser aller à l’abandon, à vivre l’instant présent, à la confiance, au partage avec l’autre. On peut encore vivre sur ce chemin un véritable temps de ressourcement, spirituel, fraternel, pour peu que l’on fasse fi des petits désagréments inéluctables pouvant survenir. J’invite ceux qui n’y trouvent pas leur “ compte” à laisser la place aux autres et à envisager d’autres horizons de “vacances”. Comme dit Marie, dans ces auberges espagnoles, on y trouve ce qu’on y apporte. Les râleurs seront forcément
déçus. Prions pour que chacun se rende compte qu’il va vivre, peut-être une seule fois dans sa vie, un moment unique, privilégié, exceptionnel, de rencontres avec “les autres” et avec… lui-même.
Jacques Mullon jacques.mullon@orange.fr
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Réflexions sur l’état de pèlerin sur le chemin de Compostelle ?
Un vrai pèlerin en recherche de spiritualité, un déchet du monde moderne, un touriste exigeant, un marcheur hors du temps, un chemineau, un randonneur high tech, en recherche de l’amour, un clochard rejeté par le monde des villes..? Tous ces adjectifs sont ceux utilisés par Jean-Christophe Rufin dans son livre Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi. Qu’est-ce qui a amené cette personnalité médiatique (médecin, ancien ambassadeur de France au Sénégal et membre de l’Académie française) à s’engager sur le Camino del Norte, ou plus exactement "à faire le Compostelle"? La réponse est simple: "partir, c’est tout ; le chemin est un chemin, un point, c’est tout ; une épreuve pour le corps et l’esprit. Il faut batailler rude pour y mettre un peu de mystique". "La marche de longue haleine fait de vous un être nouveau, allégé de sa mémoire, de ses désirs, de ses ambitions ; on devient un être qui marche, un point c’est tout. La spiritualité n’est qu’accessoire, de plus elle est souvent syncrétique. Durant une telle
marche de longue haleine, le chemineau est inexorablement amené à l’impossible question du "pourquoi". En effet, ce chemin possède un véritable don, celui de faire oublier les raisons d’une telle démarche. Dans certaines circonstances, le marcheur devient même fataliste : c’est le chemin qui commande. Le chemin fait de vous un autre homme, insignifiant avec un sac à dos dépouillé de tout ce qui est superflu. Ainsi, Rufin raconte que, saisi d’un besoin pressant, il se soulagea sur un parterre à San Sebastian avec la frayeur d’être vu, ce qui aurait provoqué un scandale à l’académie française. Que reste t-il du Santiago primitif ?. Pratiquement rien, car tout est transformé en un "SaintJacqueland" pour touriste. Il ne reste qu’une motivation, celle de "marcher retiré du monde".
Une autre personnalité, Axel Kahn, scientifique, généticien et homme de gauche, quitte "l’atmosphère irrespirable de ce printemps 2013" pour une longue virée pédestre philosophique, bucolique et poétique. Je n’ai eu qu’une envie : comprendre. "Je suis très heureux de m’en aller. C’est à nous de choisir notre vie", raconte-t-il, intarissable sur sa future aventure et excité comme un enfant par ce rêve qui se concrétise. A 69 ans, Axel Kahn veut "saisir enfin la possibilité de faire un choix "partir marcher". De la frontière belge à la frontière espagnole, il traversera la France à pied dans une diagonale de trois mois. Qu’est-ce qui pousse l’homme moderne à se lancer dans de tels défis : marcher? Pour quitter notre monde moderne financiarisé, corrompu par l’argent et le pouvoir.
Un siècle plus tôt, en 1878, Rober Louis Stevenson avait déjà défini de façon lumineuse le but recherché par l’homme dans l’activité de marche lors de son voyage à travers les Cévennes avec son âne Modestine : "Je voyage non pour aller quelque part mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L’important est de bouger, d’éprouver de plus les nécessités et embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous ses pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants. Hélas, tandis que nous avançons dans l’existence et sommes plus préoccupés par nos petits égoïsmes… Marcher est une activité qui contribue à occuper et à former le caractère".
Ces trois exemples illustrent un fait qu’il faut admettre : que le chemin de Compostelle n’est qu’un chemin parmi bien d’autres qui fait de vous un autre homme, du moins, durant le temps du voyage. Et que le pèlerin est presque un mythe, dont le but est de "marcher en ayant abandonné sa vie antérieure".
e-mail : berthouf@orange.fr
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Lepère éditions, 13 Le Bourg, 27270 Grand-Camp, www.lepere-editions.com
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