Au XIIe siècle, Saint-Gilles-du-Gard était l’un des sanctuaires européens vers lequel affluaient le plus de pèlerins. Ceux-ci venaient se recueillir sur le tombeau de saint Gilles, un Athénien du VIIe siècle qui s’était retiré comme ermite dans une forêt au sud de Nîmes.
La réputation du saint se propage dans l’Europe entière grâce à sa légende et à ses miracles, faisant de Saint-Gilles une des cités les plus prospères du Midi. L’abbaye bénédictine de Saint-Pierre et Saint-Paul, fondée par saint Gilles, abrite son tombeau et représentait au début du premier millénaire, en terme d’affluence, le quatrième lieu de pèlerinage de la chrétienté après Rome, Jérusalem et Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce qui reste aujourd’hui de cette abbaye apparaît comme un pur joyau de l’art roman provençal :
La crypte, véritable église souterraine avec ses trois nefs, renferme la tombe du saint qui ne fut redécouverte qu’en 1865, après les ravages des guerres de religion et de la révolution.
La façade de l’église abbatiale, véritable « livre de pierre » sculpté entre 1120 et 1160, présente des scènes biblique et des allégories animalières, dans un style inspiré de l’art antique.
Un escalier à vis, unique pour son époque, se dresse au milieu des ruines de l’ancien chœur. Cet escalier célèbre n’était en réalité – ironie du sort ! – qu’un escalier de service, desservant les combles de l’abbatiale.
Le pèlerin de la voie d’Arles quittant Saint-Gilles pour Montpellier, passe par la porte des Maréchaux, vestige des remparts médiévaux, et gagne Gallargues-le-Montueux, où une imposante demeure médiévale récemment restaurée est réputée avoir été l’Hôpital Saint-Jacques. Sur ce chemin marqué par la richesse de l’architecture romane et du patrimoine jacquaire, les anciennes traditions d’hospitalité et d’accueil des pèlerins sont toujours bien vivantes.
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