Le chemin d’Arles, ou via tolosana, est la voie du sud et du soleil. C’est le premier chemin cité dans le Liber sancti Jacobi et la plus méridionale des quatre voies historiques françaises qui mènent vers Compostelle. Depuis Arles, le chemin traverse Montpellier et Toulouse avant de rejoindre Oloron-Sainte-Marie au pied des Pyrénées. Il traverse ensuite les Pyrénées par le col du Somport et se poursuit par le camino aragonés (Jaca, Sangüesa et Monreal) avant de se fondre dans le Camino frances à Puente la Reina.

À partir d’Oloron, il faut mentionner la possibilité de poursuivre par la voie du Piémont pyrénéen jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port pour franchir les Pyrénées par le col de Roncevaux et poursuivre par le Camino frances.

Ce chemin était parcouru dans les deux sens : les romieux en provenance d’Espagne, du Portugal et du Sud-Ouest de la France actuelle l’empruntaient pour se rendre sur le tombeau de saint Pierre à Rome en poursuivant par la Via Francigena; dans l’autre sens, les jacquets d’Allemagne, d’Italie et de Provence l’utilisaient pour aller vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Le parcours

Le chemin d’Arles suit le chemin balisé du GR®653. En Arles, vous pourrez visiter les arènes et bien entendu, la cathédrale Saint-Trophime. Ne manquez pas d’observer son magnifique tympan du XIIe siècle et de visiter son très beau cloître.

Après Arles et le delta du Rhône, on traverse les garrigues du Haut-Languedoc. Vous ferez halte à Saint-Gilles-du-Gard dont l’abbaye, fille de l’ordre de Cluny, fut consacrée par le pape Urbain II en 1096. Dans la crypte de l’abbatiale se trouve le tombeau de saint Gilles. Vous atteindrez ensuite Montpellier, cité sous le patronage de la Vierge et de saint Roch. Dans le musée du Vieux Montpellier, on peut voir l’émouvante Vierge noire qui a longtemps trôné dans la basilique Notre-Dame-des-Tables. Plus loin, vous emprunterez le pont du Diable, avant d’entrer à Saint-Guilhem-le-Désert, village qui doit son nom à Guillaume, comte de Toulouse, duc d’Aquitaine et cousin de Charlemagne, qui y fonda une abbaye en 804 et s’y retira. On sort de Saint-Guilhem par l’ascension du cirque de l’Infernet pour s’élever sur le causse. Après Saint-Jean-de-la-Blaquière, La Salvetat, Castres et l’abbaye d’En Calcat, vous quitterez la Montagne Noire pour entrer dans le Lauragais.

Le long du canal du Midi, vous entrerez à Toulouse, la ville rose. N’hésitez pas à y prolonger votre halte ! La basilique Saint-Sernin, impressionnante nef romane, a été construite à la même époque que la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, selon le même plan. C’est ensuite le Gers, la Gascogne, le val d’Adour et les coteaux du Jurançon qui vous attendent, avant la traversée des Pyrénées par la vallée du gave d’Aspe et le col du Somport (1632 mètres d’altitude).

Le chemin descend en Aragon puis en Navarre : Jaca, San Juan de la Pena, Leyre, Sangüesa, Eunate et enfin, Puente la Reina, où tous les chemins (ou presque) ne font plus qu’un !