Le Chemin du Puy
Godescalc, premier pèlerin au Xe siècle
Le chemin du Puy, appelé aussi via podiensis, est le chemin de Compostelle le plus parcouru en France. En 700 km environ, il relie la ville du Puy-en-Velay, en Haute-Loire, à Saint-Jean-Pied-de-Port, au pied des redoutables Pyrénées, en empruntant surtout le fameux GR©65.
C’est Godescalc, évêque du Puy, qui aurait le premier parcouru ce chemin jusqu’à Compostelle, en 950-951. C’est donc sur ses pas que marchent encore de nombreux pèlerins d’aujourd’hui, le long de cette route chargée d’histoire.
Découvrir le chemin du Puy en images
Le parcours
Après l’étonnante ville du Puy construite sur ses pitons rocheux, vous pénétrerez dans le plateau de l’Aubrac, au paysages horizontaux et dépouillés. Ce sont des étapes privilégiées pour méditer ou faire le point. Le climat n’y est pas toujours facile : l’hiver y dure longtemps, et la chaleur de l’été y vire souvent à l’orage.
Après l’Aubrac et son rude climat, on atteint le Rouergue et l’abbatiale de Conques, joyau de l’art roman qui recèle une précieuse statue-reliquaire renfermant le crâne de sainte Foy, jeune fille martyrisée à Agen en 303 sous les persécutions de Dioclétien. C’est l’apothéose du premier tiers de votre parcours. Le tympan de l’édifice, les chapiteaux sculptés et les vitraux de Pierre Soulages méritent une attention toute particulière. Sauvés de la ruine par Mérimée, pour notre plus grande admiration, les trésors de Conques ne vous donneront qu’un seul désir: y retourner !
Le matin, à l’abbatiale, les pèlerins qui le souhaitent peuvent recevoir un petit pain et un évangile. Une belle cérémonie pour continuer le chemin, car il faut bien partir…Vous ne regretterez pas votre départ. En quelques étapes, vous rejoindrez le Lot et la douceur de vivre du Sud-Ouest. Mais avant de rejoindre la très belle ville de Cahors, vous serez face à un dilemme : continuer sur le chemin « officiel » ou bien entamer à Figeac un détour par ce qu’on appelle la variante du Célé (GR©651). Ce détour par les chemins de halage du Célé et la belle bourgade de Saint-Cirq-Lapopie vous demandera de parcourir une vingtaine de kilomètres supplémentaires. Mais qu’est-ce 20 km à l’échelle de votre parcours ?
Depuis Figeac, étape de tous les choix, vous avez aussi la possibilité d’emprunter une autre variante, la variante de Rocamadour, qui vous mènera hors du chemin « officiel » sur 12 étapes en passant par Rocamadour bien sûr, mais aussi Villeneuve-sur-Lot et Agen jusqu’à La Romieu. Avant de s’engager sur cette voie, cela mérite réflexion, mais la beauté du site de Rocamadour, grand lieu de pèlerinage dès le Moyen-Âge, mérite bien un détour…
A Cahors, vous n’échapperez pas au passage sur le pont Valentré, aussi appelé « pont du Diable ». La construction de ce pont, commencée en 1308, dura plus d’un demi-siècle, et selon la légende, le constructeur, pour remédier à la lenteur des travaux, signa un pacte avec le Diable. Celui-ci devait obéir à tous ses ordres, en échange de son âme. Les travaux avancèrent à toute allure, mais l’architecte n’était pas prêt à abandonner son âme. Il donna donc au Diable l’ordre d’aller chercher de l’eau avec un crible… ce qu’il ne put faire bien sûr ! On dit que toutes les nuits, pour se venger, le Diable vient desceller la dernière pierre de la tour centrale. C’est ensuite la ville de Moissac qui vous attend. Son abbatiale Saint-Pierre est un joyau de l’art roman, notamment grâce à son remarquable tympan sur le thème de l’Apocalypse. Mais L’abbaye est surtout connue pour son cloître aux chapiteaux sculptés particulièrement remarquables.Vous êtes désormais dans le Tarn-et-Garonne : profitez-en pour goûter à la savoureuse cuisine locale. L’effort physique permettra de compenser quelques folies !
Enfin, votre route se poursuit et il vous faudra rejoindre le Béarn puis le Pays basque au pied des Pyrénées. C’est au Pays basque que trois des quatre grands chemins qui sillonnent la France se rejoignent : la voie du Puy, la voie de Tours et la voie de Vézelay. Depuis 1964, une stèle marque l’emplacement où les trois routes se rejoignent. Il s’agit de la stèle de Gibraltar, à 2 km au sud de Saint-Palais, qui n’a rien à voir avec le détroit du même nom, mais de « Chibaltarem », qui désigne le sanctuaire voisin de Saint-Sauveur. Vous atteindrez peu après Ostabat qui, comme le rappelle son nom, a une très ancienne tradition d’hospitalité sur le chemin, et Saint-Jean-Pied-de-Port, fin de votre route avant de passer en Espagne.
Retrouvez des témoignages sur ce chemin et préparez votre chemin avec notre guide du chemin du Puy !
Laisser un commentaire