Trois chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle descendent vers Ostabat, en Pays basque. La Voie du Puy (Via podiensis), la Voie de Paris et de Tours (Via turonensis) et la Voie de Vézelay (Via lemovicensis) convergent ici, dans l’«Hostavallam » d’Aimery Picaud, une étape attendue par tous les marcheurs…
Autrefois, plus de quinze hôtelleries et deux hôpitaux accueillaient les pèlerins. Le nom d’Ostabat évoque d’ailleurs l’auberge basque « l’Ostatu ». L’affluence des pèlerins de Compostelle, dès le XIIe siècle, au confluent des trois principales voies françaises, laisse imaginer l’ambiance des auberges, l’artisanat florissant, quand Ostabat accueillait jusqu’à cinq mille pèlerins.Aujourd’hui, en voyant ce si petit village, il est difficile de se représenter la ville médiévale. C’est qu’Ostabat a été détruite par les armées de Castille.
Les vénérables maisons du quartier Irizola conservent des noms rappelant le pèlerinage: « Putzutegia » qui veut dire la maison du puits, « Beleisia », la maison du pèlerin.
Près du vieil hôpital Saint-Antoine qui a dû réconforter bien des marcheurs, la fontaine Beilanako offre toujours ses eaux bénéfiques aux yeux fatigués par le soleil ou la poussière. Vous pouvez aussi vous reposer sous les chênes et châtaigniers du bois d’Ostabat.
Mais venons-en à Gibraltar! Rien à voir avec le rocher de Jabal Tariq, en bordure du fameux détroit qui relie la Méditerranée à l’Océan atlantique… Le Gibraltar du pèlerin de Compostelle est le nom d’un carrefour où se rejoignent chemin de Paris, chemin de Vézelay et chemin du Puy. Pourquoi ce nom? Il pourrait s’agir d’une déformation du mot Chibaltarem, nom basque du sanctuaire voisin Salvatorem, qui se trouve à Saint-Sauveur. En 1964, la stèle de Gibraltar a été érigée à quelques mètres du Chemin pour marquer l’endroit symbolique où les pèlerins d’horizons différents se rencontrent et font route commune vers le Champ de l’Étoile…
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