Inspirez… Débranchez !

Abstinence. Le Monde a lancé un appel à témoignages, via son site internet, sous la formule: « Vous faites quoi pour vous déconnecter? » 166 personnes ont répondu et dévoilent leur « trucs » à l’usage des accros aux smartphones et aux tablettes. (lu dans Direct Matin du 17 juin 2011)

Et vous, pensez vous que les chemins de Compostelle sont une occasion de retrouver une relation équilibrée au téléphone et à internet? Quels sont vont « trucs » de marcheurs ou de pèlerins pour débrancher… et respirer!

Avez-vous été tenté un jour d’étouffer sous un oreiller smartphone ou iPad pour ne plus vérifier vos mails du lever au coucher? Si cette envie vous démange, sachez que 53% des Français ont répondu par l’affirmative à la question: « Avez-vous eu envie de ne pas vous connecter à Internet pendant plusieurs jours?« , posée par l’Ifop en 2010. Un comble, alors que les smartphones devraient équiper un Français sur deux d’ici à la fin de l’année. »La déconnexion est une tendance émergente, explique Rémi Oudghiri, directeur du département Tendances chez Ipsos. Nous avons franchi un palier: après l’engouement initial arrive le retour de bâton. Les personnes ont le sentiment de ne plus vivre le moment présent et d’être moins efficaces car trop sollicitées. On entre dans une phase d’autorégulation, une recherche de codes de bonne conduite pour gérer ces nouveaux objets technologiques« . Voici quelques conseils pour y parvenir.

>> Éviter la tentation en s’équipant a minima, ce que l’on pourrait appeler le b.a.ba de la déconnexion. « Par confort, il me faut un téléphone portable. Mais je ne veux pas qu’on m’invente de nouveaux besoins, explique Claudia, secrétaire administrative de 47 ans et mère de quatre enfants. J’ai pris un vieux modèle Nokia et payé 10 euros de plus pour qu’il ne fasse que téléphone. » Quant à Fernand, cadre parisien de 26 ans féru de nouvelles technologies, il a carrément rétrogradé. « Je ne lâchais plus mon smartphone, toujours à regarder si un nouveau mail était arrivé. Et puis j’ai craqué, se souvient-il. J’ai récupéré un vieux téléphone à clapet, sans Internet ni applications. Mon taux de stress a rapidement diminué. J’ai réappris à me laisser surprendre, à me perdre même. Bref, à vivre. »

>> Canaliser les moments de connexion, comme certains qui décident de se fixer des règles quotidiennes. Franck, 40 ans, cadre dans une entreprise privée, explique: « Mon boulot c’est, entre autres, le téléphone et les mails. Arrivé chez moi, je coupe le portable et je n’ai pas de ligne fixe. » Jeanne, 60 ans, chargée de mission arts plastiques, détaille: « J’éteins mon téléphone dans les lieux publics et à la maison. Le fixe suffit. Je ne me connecte plus sur Skype en permanence. Je n’emporte plus mon ordinateur portable en voyage. Les cybercafés existent presque partout! »

>> Faire du sport ou de la musique est aussi une solution pour s’extraire du quotidien. Clément, architecte de 26 ans, prend son vélo et roule. « Sans montre ni téléphone ni circuit planifié. Juste le plaisir de ne plus rien contrôler. Sentir le vent et rien d’autre« , précise-t-il. Pour Christine, seule aux commandes de sa TPE, « la déconnexion est plus difficile mentalement qu’autre chose« . Jean-Jacques, quinqua parisien professeur d’université, n’a trouvé qu’une solution pour décrocher: « La haute montagne pendant vingt jours, où je suis strictement injoignable. La Terre continue de tourner et, en fait, tout le monde peut se passer de moi. »

Et vous, sur vos chemins, vous débranchez-vous? Donnez vos témoignages!