Ce témoignage d’André D. a été publié dans Camino n°53. Le coup de gueule d’un pèlerin contre l’abus du portable sur le Camino
Nous vivons dans la société de l’immédiateté. Tout nous pousse vers ça, les médias et les marchands. Ils vous ont convaincu, que si une fourmi tousse en Australie, vous devriez le savoir dans la seconde qui suit. Car ça pourrait être grave, c’est peut-être la tuberculose et vous devriez tout aussi immédiatement y remédier. Mais laissez-la crever, votre fourmi! Il en restera toujours assez! J’exagère, je caricature ? Bien sûr, mais êtes-vous certains qu’une partie de vos communications téléphoniques a plus d’importance que celle-là ?Car il y en a parmi nous qui en abusent. Je pense que ce n’est pas bon pour eux, je suis sûr que ce n’est pas bon pour les autres, s’ils y assistent. Donc, je vous en supplie, réfléchissez un peu et utilisez « ça » avec modération.
C’est pareil qu’avec l’alcool, bon en petites doses, mais l’abus tue. Il n’est pas prouvé que le portable soit physiologiquement nocif, mais à coup sûr son abus tue l’intelligence. Et si vous n’en trouvez pas les preuves (chez les autres, bien entendu) je m’engage à vous les fournir.
La dernière réflexion sur la nature du corpus delicti me vient d’un dialogue entre un papi et son petit-fils :
« Laisse un peu ton doudou, tu es maintenant un grand garçon
– Mais papi, tu as aussi ton doudou
– Moi, un doudou ?
– Oui! ton portable! ».
André D.
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