La ville de Pons, située sur le parcours de la Via Turonensis ou Chemin de Tours, abrite un ensemble hospitalier médiéval, rare exemple de l’époque, lié aux pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, l’édifice brille par son état de conservation. En effet, l’hôpital de Pons présente encore aujourd’hui son passage voûté, orné de nombreux graffitis de pèlerins (croix, fers à cheval…), et sa salle des malades.
Cet hôpital, fondé entre 1156 et 1180 par le seigneur de Pons, Geoffroy III, n’était pas le premier de la ville. De fait, l’aumônerie de Chauzac, une léproserie et l’hôpital Saint-Nicolas existaient déjà. Ce dernier établissement, dont il ne reste que quelques pans de mur, prit le nom d’Hôpital-Vieil après la construction du nouvel hôpital, destiné à compléter le réseau charitable de la cité.
L’hôpital Saint-Nicolas était en effet devenu insuffisant sans plus pouvoir se développer. Le nouvel établissement hospitalier prit rapidement le nom d’Hôpital-Neuf. L’édifice possédait également une chapelle, dont il ne reste aujourd’hui que quelques ruines, et un cimetière. La salle des malades, dans laquelle était aménagée une chapelle particulière, pouvait contenir douze à quinze lits. Construit hors les murs, l’Hôpital-Neuf accueillait au Moyen-Âge les pauvres, ainsi que les voyageurs et les pèlerins arrivés après la fermeture des portes de la cité.
À partir du XVIe siècle, l’établissement charitable, en raison de la règle de l’époque qui obligeait les seigneurs à prendre en charge jusqu’à l’âge de sept ans l’éducation des enfants abandonnés sur leurs terres, se mit aussi à recueillir les orphelins. Par ailleurs, les pauvres, mendiants et errants étaient considérés tout autrement: tandis que le Moyen-Âge les respectait en tant que personnifications du Christ, ils étaient désormais accusés d’entretenir le désordre et de propager d’éventuelles épidémies. L’hôpital les recueillait donc non plus par charité, mais pour préserver la tranquillité publique, comme en témoigne la fonction du « chasse-gueux » chargé par le seigneur de purger la ville de ces individus. En conséquence, l’Hôpital-Neuf n’avait plus tellement vocation à accueillir les pèlerins.
Au début du XVIIIe siècle, un vestibule aménagé à l’entrée de la chapelle était utilisé pour distribuer du pain aux pauvres qui se présentaient. On ignore si l’hospitalité fut suspendue, mais on sait en revanche qu’au milieu du siècle, le prieur s’occupait encore de quelques orphelins et faisait distribuer à chaque pèlerin qui se présentait une livre de pain et une chopine de vin. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le séjour des pèlerins semblait limité à une journée, sauf en cas de maladie.
L’ensemble hospitalier médiéval de l’Hôpital-Neuf, dans l’enceinte duquel un jardin médiéval a été planté, est aujourd’hui un prestigieux témoin du patrimoine jacquaire, ce qui lui vaut son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Une visite s’impose pour le pèlerin de la Voie de Tours!
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