Témoignage sur le camino portugues vers Compostelle

Voici un témoignage envoyé par Hélène et publié dans Camino n°102 de février 2011. Une présentation de sa pérégrination sur le Camino portugués :

La Via lusitana : le chemin portugais

Chemin du Portugal vers CompostellePour tous ceux ou celles qui seraient tentés par ce chemin, voici ce que j’ai vécu entre le 19/8 et le 15/9. Mon association ayant été impliquée par 2 fois en juin par le passage des bourdons venus du nord de l’Europe et de Pologne, je souhaitais être à Compostelle pour les voir arriver le 18/9.

Par rapport au temps dont je disposais j’ai choisi ce chemin qui part de Lisbonne, passe par Santarem, Fatima, Coimbra, Porto, Tuy, Santiago soit 600 km.

Je suis partie seule, et j’ai été totalement seule jusque Porto, aucun pèlerin ou pèlerine, pour moi ce fut un bonheur total. J’ai trouvé les 3 premières étapes un peu monotones, car le parcours était assez plat. J’ai marché le long d’immenses champs de tomates. Mais après Santarem les choses ont changé et ce fut très beau. Durant tout le parcours on ne « monte » pas très haut, je crois que l’altitude maximum fut 454m, même si on monte et descend tout le long du chemin, je n’ai pas trouvé cela très dur. Je redoutais la chaleur, j’ai été surprise de pouvoir marcher sans réelle difficulté avec 35° et plus. L’air est sûrement plus sec que dans ma région. Pour m’aider, j’ai beaucoup travaillé ma respiration, ce qui me permettait d’arriver à certaines étapes un peu longues dans une relative « fraîcheur ».

Je ne connaissais pas le Portugal, je ne parle pas portugais, mais jamais je ne me suis trouvée en difficulté, j’ai toujours trouvé quelqu’un parlant un peu ou beaucoup français et avec en plus quelques mots d’anglais, il n’y a aucun problème. Quelqu’un m’avait dit : « ce sont les portugais, qui m’ont fait aimer ce chemin », j’ai très vite compris ce que cette personne voulait dire. Les Portugais sont des gens généreux. Il ne s’est pas passé un jour sans qu’un geste de générosité me soit manifesté : on m’offre un café, à mon approche on se précipite dans la maison pour aller me chercher une belle grappe de raisin toute fraîche, si on me conduit quelque part, on s’assure que je suis bien attendue, on vient au devant de moi pour me demander si j’ai besoin d’aide, si l’on revient de la fontaine avec des bidons remplis d’une eau bien fraîche, on m’en offre, on m’a invitée à déjeuner et bien d’autres choses. Que dire de leurs églises, maisons décorées d’azulejos, elles sont de toute beauté. Fatima m’a subjuguée par l’importance du sanctuaire, de la ferveur, du calme et du silence qui y règnent.

Coimbra et Porto sont de très belles villes, je suis restée une journée à Porto afin d’avoir le temps de visiter. Il n’y a pas d’albergues entre Lisbonne et Porto j’ai dormi chez les pompiers, dans d’immenses salles, mon petit matelas mis dans un petit coin, j’ai toujours été très bien accueillie, j’ai aussi dormi à la croix rouge et dans une maison paroissiale ; les autres hébergements étaient dans de petites pensao. Je n’ai manqué de rien, il y a de tout partout. Je me suis gavée de figues (dans le sud du Portugal) Après Porto tout change, nous sommes à 11 jours de marche de Santiago, il commence à y avoir du monde, car il y a des albergues. Le premier soir je me suis retrouvée avec 9 personnes, ce fut presque un choc, pour moi qui avait été seule pendant 15 jours, et qui avait beaucoup aimé. Mais, mes nouveaux compagnons, (que malgré tout je ne voyais que le soir, j’étais toujours seule sur le chemin), étaient des gens tout à fait corrects, « bien élevés » ayant le respect des autres. Plus j’avançais, plus il y avait du monde. A Tuy, ville frontière avec l’Espagne, nous sommes à 100 km de Compostelle. La j’ai vu arriver beaucoup de jeunes, sans gêne, j’ai quitté les albergues.

Selon moi le balisage est tout à fait correct, il faut être un peu plus attentif dans les forêts d’eucalyptus, car si le marquage est sur les troncs, ces arbres perdent leur écorce. J’ai le sentiment d’avoir vécu 3 chemins en un seul : Le chemin reste beau, seules changent les conditions : avant Porto, après, et après Tuy. Vous avez dû comprendre que ma préférence va à la première partie. En 2007 j’ai marché sur le Camino del Norte avec 2 amies, cette année comme dit au début j’ai été seule, je ne peux établir la moindre comparaison entre mes 2 chemins. Mais par tout ce que j’ai vu, et ce que l’on m’a apporté, ce chemin restera gravé dans mon cœur. J’espère vous avoir donné l’envie de découvrir ce pays et surtout ses habitants. J’en profite pour remercier tous ceux et celles qui m’ont communiqué leurs informations souvent utiles.
Hélène

>> Retrouver la page du guide pratique de randonnée consacré au Camino portugues (ou Via lusitana) vers Compostelle

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